Les postures sont des attitudes du corps animées de souffle, d’énergie vitale dont la maîtrise se réalise par le contrôle de la respiration.
En fait, les âsanas ne sont pas des attitudes corporelles auxquelles la respiration se superpose ; bien au contraire, ils se structurent et s’articulent autour de la respiration qui en est le guide par excellence. Ainsi, une séance d’âsanas est une suite ininterrompue de respirations contrôlées, avec des postures en toile de fonds qui conditionnent un type de respiration particulier sollicitant telle partie de l’abdomen, du diaphragme ou encore des côtes, non l’inverse.
Une composante essentielle de la respiration est le rythme et son amplitude. On peut laisser le souffle aller et venir à son rythme propre en se contentant de l’amplifier. Il s’agit alors, de ne pas perdre de vue le souffle pendant toute l’exécution de l’âsana. Et c’est sans doute là que réside la plus grande difficulté de procéder.
Une autre méthode consiste à égaliser rigoureusement la durée de l’inspiration et celle de l’expiration. De fait, l’attention demeure centrée sur le souffle pendant toute la durée de la tenue de la posture. Cette méthode exige le ralentissement des mouvements respiratoires.
Progressivement se développe alors un souffle lent, souple, équilibré et puissant qui imprègne l’organisme de dynamisme et de chaleur. Ralentie et complète, la respiration gagne en efficacité, capte le mental et facilite l’endurance et la durée de la tenue des âsanas.
L’immobilité dans la posture libère le souffle. Une respiration ample, équilibrée et consciente détend les muscles plus encore, facilite leur étirement dans l’objectif de tenir la posture sans effort, de plus en plus longtemps. Pour une bonne respiration, l’acte respiratoire nasal donnera la primauté à l’expiration complète et lente qui seule conditionnera une inspiration correcte et complète.
Quelles sont les particularités aérodynamiques du nez ?
La respiration physiologique est la respiration nasale ; la bouche est close, sans effort ; le contact des lèvres entre elles est léger, les mâchoires sont relâchées. Elle ne devient buccale que si un obstacle entrave cette respiration nasale. Compte tenu du diamètre plus étroit des sinus, la respiration nasale crée une pression dans les poumons pendant l'expiration, permettant aux poumons d’optimiser les échanges gazeux entre le corps humain et l'air ambiant.
A l’inspiration, le courant d’air qui pénètre dans le nez se partage dans chaque narine en trois passages suivant la constitution des parois des cavités nasales dans le crâne qui sont composées de trois os contournés et poreux en forme d’aile d’oiseau qui font tourner les courants d’air en spirale qui frôlent les muqueuses.
L’air est d’abord filtré influant les organes de l’odorat avant de rejoindre les poumons. L’air est débarrassé des poussières et bactéries, l’air est conditionné, réchauffé, humidifié. L’air ainsi filtré assure une première défense immunitaire contre les agressions.
Seul le nez règle le débit et la tonalité de la respiration sur l’inspire et sur l’expire dont le contrôle s’étend à toutes les fonctions de la respiration, l’inspiration, l’expiration et la rétention (le fait de retenir la respiration).
La perception du passage de l’air dans les narines tant à l’inspire qu’à l’expire favorise la concentration du mental sur le processus d’absorption d’air et de prâna. Cette préhension active de l’air permet une respiration aisée, harmonieuse, apaisante et équilibrée en toutes circonstances, mais particulièrement pendant les exercices de prânayâma.